Dans quelle mesure le paradigme du don peut-il éclairer la démarche d’une anthropologie appliquée aux violences sexuelles dans les situations humanitaires ? À partir de l’expérience comme anthropologue embarqué au sein de Médecins sans frontières, trois configurations particulières sont ici étudiées. Elles ont l’alliance comme enjeu commun et l’Afrique du Sud, l’Inde et le Guatemala comme contextes respectifs : 1) la prise du lien par rapt ou viol pour forcer le don et l’alliance ; 2) les violences de dot pouvant aller des sévices physiques et sexuels jusqu’au meurtre de la mariée qui s’exercent dans la négociation à charge du contre-don ; 3) le viol conjugal, confinement, défiguration, féminicide, comme formes de garde de l’alliance, pour ne pas rendre ou rendre indisponible au don. L’analyse examine la possibilité de penser la violence comme continuation du don par d’autres moyens.
The Extension of the Gift to the Anthropology of Sexual Violence in Humanitarian Situations